Eprouver des envies de meurtre à la belle saison en voyant arriver le héron, ce prédateur, seul, ou avec un - deux -même trois compagnons, sur les bords de l'étang, son garde-manger; regretter qu'il pêche sans vergogne les carpes, les beaux poissons rouges, les gardons que nous y avons mis pour notre agrément. Puis, les rigueurs de l'hiver installées, avoir le coeur serré de pitié en observant ce pauvre héron se geler les pattes sur les eaux maintenant solidifiées, taper en vain, longtemps, sur l'épaisse couche de glace avec son bec effilé, puis s'envoler découragé, toujours affamé. Souhaiter alors ardemment que les grands froids veuillent bien épargner le bel oiseau jusqu'à la prochaine saisonqui mettra de nouveau à sa portée nos jolis poissons ...
Maria Busnot.
Le Mézeray, novembre 1993
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