lundi 3 mars 2014

Balancier


Eprouver des envies de meurtre à la belle saison
en voyant arriver le héron, ce prédateur,
seul, ou avec un - deux -même trois compagnons,
sur les bords de l'étang, son garde-manger;
regretter qu'il pêche sans vergogne les carpes,
les beaux poissons rouges, les gardons
que nous y avons mis pour notre agrément.
Puis, les rigueurs de l'hiver installées,
avoir le coeur serré de pitié en observant
ce pauvre héron se geler les pattes
sur les eaux maintenant solidifiées,
taper en vain, longtemps, sur l'épaisse couche
de glace avec son bec effilé,
puis s'envoler découragé, toujours affamé.
Souhaiter alors ardemment que les grands froids
veuillent bien épargner le bel oiseau
jusqu'à la prochaine saisonqui
mettra de nouveau à sa portée
nos jolis poissons ...
Maria Busnot.
Le Mézeray, novembre 1993