Pauvre renarde, qui - avec tes quatre petits - a été la victime du froid désir de tuer. Aucun voisin ne s'était pourtant plaint de pertes dans son poulailler, aucun chien n'a dû être abattu pour cause de rage pendant les quatre années où nous t'avons laissé les restes de nos repas de carnassiers. Mais les peurs ancestrales irraisonnées n'ont pas fait hésiter une seu1e seconde le nouveau voisin jouant du cor de chasse, se disant amateur de la nature, et dont le chien si bien dressé t'a découverte pour ton malheur dans ton terrier. Et vous avez été massacrés, toi, la magnifique maman, et tes pauvres petits, «pour le bien des hommes et des bêtes en danger de contamination». Comme si les grandes menaces n'avaient pas pour nom: ignorance - égoïsme - intolérance - superstition. Maria Busnot, Le Mézeray, juillet 1993. |
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